Sculpture en bronze (1985)
Le voyageur est désorienté et intrigué par le petit braillard, l’expression pitoyable du père, le tronc en forme de boîte, le petit bras raide, les jambes et les pieds monstrueux. L’aviateur, c’est le père qui, ayant déjà revêtu sa coiffe et son col de fourrure, rêve qu’il volera. Les couvre-oreilles de la coiffe l’empêchent d’entendre les cris de l’enfant. Le père rêve qu’il volera, rêve impossible, ses jambes sont lourdes comme du plomb. D’Haese explique que chacune de ses sculptures commence par des fragments, des morceaux. D’Haese convertit ensuite ces « morceaux » de gaze et de cire en bronze par la méthode de la cire perdue. La phase suivante consiste à souder tous les morceaux qui vont ensemble pour donner à la sculpture le caractère de quelque chose qui n’existe pas encore. « L’Aviateur » a aussi été composé suivant ce processus. Le côté humoristique n’est qu’un des aspects de cette sculpture. Lorsqu’on la regarde de plus près, on remarque que le sourire fait place à la tension, qui se transforme à son tour en aliénation.
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ROEL D’HAESE (1921 – 1996)
Roel D’Haese imagine des formes, ressent et vit dans les sculptures qui naissent de ses mains. Toute sculpture commence par des fragments qui constituent une part de la personnalité des personnages conçus à partir de ces fragments assemblés. D’Haese s’inscrit dans la lignée du fantastique flamand. Son oeuvre appartient incontestablement aux créations les plus puissantes qui ont vu le jour en Flandre durant le XXe siècle. Roel D’Haese a participé, depuis le début des années cinquante, à de nombreuses expositions internationales, notamment au Salon de Mai, à Carnegie Pittsburgh, à la Biennale de Venise, à Documenta à Kassel et à la Biennale de Tokyo. En 1968, il a réalisé une série de cinquante sculptures en or. Roel D’Haese a remporté plusieurs prix pour ses sculptures.
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