A partir de septembre 2021
La flotte de véhicules compte depuis cet été un véhicule d’une technologie encore inconnue sur le réseau de transport public bruxellois : un bus à hydrogène. Après une série de tests réalisés sans voyageurs ces dernières semaines, ce bus d’un nouveau type est prêt à circuler dès la rentrée sur le réseau. Objectif : se familiariser avec cette nouvelle technologie et évaluer ses performances en conditions réelles, dans le cadre de l’abandon définitif des moteurs thermiques prévu par la Région de Bruxelles-Capitale d’ici une dizaine d’années.
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Tester et former
Nous avons loué un bus à hydrogène à la firme belge Van Hool. Le véhicule, qui porte les couleurs de la STIB, est arrivé début juillet. À partir du mois de septembre, il sera en test pendant deux ans, sur un maximum de lignes possibles du réseau.
Avant de pouvoir circuler sur le réseau avec des voyageurs, le véhicule a fait l’objet de différents essais : réception des données, vérification des procédures, dernières adaptations, tests en ville sans voyageurs, etc.
Le personnel de conduite et le personnel technique ont également été formés à cette nouvelle technologie durant l’été. Cela concerne une quinzaine de chauffeurs volontaires du dépôt Marly (situé à Neder-over-Heembeek), ainsi que l’ensemble des techniciens du dépôt, soit une vingtaine de personnes. Outre les spécificités de cette technologie inédite, une formation aux consignes de sécurité mises en place a également été nécessaire.
Alternative au diesel
Nous avons entrepris, il y a quelques années, une réduction progressive de l'empreinte carbone : mise en service de bus hybrides, bus full électriques de différents gabarits testés sur plusieurs lignes… L'idée est de se préparer à abandonner complètement dans quelques années le diesel pour la propulsion des bus, au bénéfice des voyageurs, mais également de la qualité de vie en ville.
Dans ce contexte, l’hydrogène constitue également une alternative. Nous avons décidé de tester un bus à hydrogène sur le réseau dès la rentrée de septembre. Durant l’été, des tests sans voyageurs ont été réalisés et le personnel a été formé à la conduite du véhicule ainsi qu’aux caractéristiques techniques et au fonctionnement de cette nouvelle technologie.
Sur le réseau avec voyageurs
Le bus embarquera ses premiers voyageurs sur le réseau en septembre. Il circulera comme un bus ordinaire. L’intérêt de ce test, qui sera réalisé sur différentes lignes, est de pouvoir étudier de manière précise, en conditions réelles, le comportement du véhicule sur des lignes présentant des caractéristiques différentes : dénivelé, circulation chargée ou non, fréquentation de la ligne selon le moment de la journée…
Cette première étape permettra de valider concrètement les estimations de ses futurs besoins en hydrogène et d’apprendre à utiliser cette nouvelle technologie dans l’environnement bruxellois et dans l’environnement des dépôts de la STIB.
L’expérience acquise pendant ce test alimentera l’étude de faisabilité de l’étape suivante, qui consistera à exploiter une ligne complète au moyen de bus à hydrogène.
Comment ça marche ?
La technique utilisée, l’électrolyse de l’eau, existe depuis longtemps. À l’aide d’électricité, on sépare l’oxygène et l’hydrogène et on récupère l’hydrogène.
Cet hydrogène est ensuite stocké sous pression dans un réservoir. Recombiné avec l’oxygène de l’air ambiant dans un équipement appelé « pile à combustible », on peut produire à nouveau de l’électricité avec de l’eau pure comme unique déchet.
L’hydrogène est un gaz et constitue la molécule la plus petite de l’univers. Pour pouvoir le stocker de manière satisfaisante, il est nécessaire de le comprimer à très haute pression. Comme il s’agit d’un gaz, cela impose des mesures de sécurité adéquates et très strictes. Dans une première phase, la STIB ira se fournir en hydrogène à Zaventem. Une station mobile fournie par Eoly Energy sera installée dans le dépôt Marly début 2022. Eoly Energy accompagnera la STIB dans la gestion de cette station mobile.
Avantages du bus à hydrogène
Un bus qui roule à l’hydrogène est avant tout un bus à propulsion électrique, dans lequel on a emmagasiné l’électricité sous forme d’hydrogène. L’intérêt de l’hydrogène est qu’il permet de stocker de l’électricité en quantité plus grande que dans les batteries d’un bus électrique classique.
Un bus standard à hydrogène peut parcourir en moyenne entre 300 et 500 km avec 40 kg d’hydrogène, c’est-à-dire le double d’autonomie d’un bus électrique équipé de batteries.
Autre avantage, quand la réserve d’hydrogène est vide, on refait le plein à peu près comme un véhicule ordinaire, en quelques minutes. Un gain de temps non négligeable au vu de l’importante flotte de bus de la STIB.
Le défi de la logistique
La logistique est un point d’attention important quand il est question de faire rouler des véhicules à l’hydrogène.
La STIB ne s’intéresse qu’à l’hydrogène vert, c’est-à-dire produit à l’aide d’électricité renouvelable. Or cela ne représente qu’une fraction de la production mondiale d’hydrogène, l’essentiel étant de l’hydrogène gris. L’Europe ambitionne d’augmenter la production d’hydrogène vert en 2025 et 2030, mais cela reste encore limité par rapport à des besoins potentiellement immenses.
Par ailleurs, il n’y a actuellement presque pas de réseau de distribution d’hydrogène structuré et de taille adéquate pour assurer l’approvisionnement d’une flotte complète de bus.
L’objectif du test, que la STIB débute aujourd’hui pour une période de deux ans, est donc d’étudier, en situation réelle, si cette technologie, avec ses avantages et ses défis, peut représenter une option pour le futur du réseau de bus de la STIB, éventuellement en complément d’autres technologies.